Vendredi 4 Mai 2012:
Ce mois-ci, l’invité du premier vendredi du mois est Antoine Doyen. Antoine est le premier photographe que j’ai rencontré en arrivant à Paris, je l’ai assisté à plusieurs reprises pour des portraits, et c’est avec plaisir que je lui ai proposé d’être l’invité du mois de mai.
Voici le récit accompagnant ce portrait:
« En 2005, j’habitais encore à Nancy et et j’ai décidé de monter mon premier projet photo. J’ai monté un dossier Défi Jeunes, trouvé des sponsors, et je suis allé en Afrique de l’Ouest (Bénin / Mali / Burkina) avec un appareil argentique et quelques pellicules de noir et blanc pour réaliser une série de portraits de réalisateurs africains, notamment au Fespaco. Avec le recul, cette série n’était pas très réussie mais elle m’a permis de me lancer; c’était en quelque sorte ma première école photo. Ensuite j’ai rencontré Aurore, elle s’occupait d’un festival de cinéma : « Afrique Taille XL » à Ixelles en Belgique. Elle m’a proposé de faire une expo de ma série de réalisateurs durant leur festival en 2009 (en m’aidant financièrement pour les tirages). Je suis donc revenu pour l’exposition et j’ai fait des nouveaux portraits de réalisateurs africains, cette fois-ci avec un D700, un réflecteur et Florence (ma femme et assistante le temps d’un week-end). C’est à cette occasion que j’ai fait le portrait de René Vautier, réalisateur du film « Afrique 50 » tourné en 1949-1950, une commande de l’État pour montrer les aspects positifs du colonialisme… mais en arrivant sur place, il a fait tout le contraire et son film a été censuré pendant 40 ans, il avait à l’époque une vingtaine d’année. Ce portrait je l’avais un peu oublié mais il correspond à un moment important pour moi, j’étais un peu plus affirmé à l’époque et la technique utilisée pour cette nouvelle série illustre bien les conditions auxquelles je suis souvent confronté aujourd’hui. Le fond violet était là, le réflecteur m’a servi à renvoyer ce qu’il y avait de lumière (soit de vieilles loupiotes halogènes). C’est à travers ces expériences que j’ai appris l’art du portrait, ici il y avait comme une réminiscence des séances pendant lesquelles je m’étais fait tirer le portrait lors de mes voyages en Afrique de l’Ouest. C’est pour cela que j’ai choisi cette photo, elle fait le lien. «
Voici un lien vers le site d’Antoine: www.antoinedoyen.net
et ses blogs: antoinesforgottenpictures.tumblr.com
Antoine Doyen, mai 2012/tous droits réservés